Vous l'attendiez, voici la 2ème partie du conte de Renée "Le Chêne"
LE CHÊNE
2ème partie
Le grand chêne est là, devant lui, bien vivant. Il le salue un peu effrayé par sa majestueuse prestance. A pas lents, il se dirige vers la clairière inondée de soleil. Un soleil bienfaisant réchauffe ses maigres épaules d’adolescent. Timothée gonfle à fond ses poumons, il se sent tellement bien.
Oh ! De l’eau, une petite mare aussi sombre que le diable, et face à Timothée deux yeux glauques percent son regard. Ce n’est qu’un batracien qui compte bien de ce trou, en faire sa demeure. Partageur, il accepte que quelques petits chanteurs viennent se désaltérer en sa présence ; d’ailleurs ils ne font que passer, pressés de se poser ça et là, entre deux modulations vocales.
Tout à coup, tellement absorbé par tout ce qu’il découvre,Timothée aperçoit un animal emmanché d’un long cou, haut sur pattes, rangeant ses larges ailes le long de son corps, il le voit plonger son bec pointu dans l’eau ; il fouille dans la vase à coups secs répétés. Il a trouvé quelque chose que le garçon distingue mal et ce quelque chose gigote, se trémousse mais hop! il est aspiré par ce long cou qui s’en régale.
Timothée peste… je ne connais pas le nom de tout ce que je vois ici et je suis à peu près sûr que mes parents ne connaissent pas non plus. A l’école on apprend surtout le calcul : après les additions, soustractions, multiplications, divisions, nous voilà arrivés aux fractions, aux racines carrés et pire encore. Notre institutrice mademoiselle Jeanne nous dit toujours « Les enfants il faut remonter l’économie du pays, alors il faut savoir calculer » . Elle a peut-être reçu des consignes mademoiselle Jeanne.
Timothée est tout étourdi de ce qu’il voit, qu’il entend, ça piaille dans tous les coins de la forêt. Tiens, le coucou nous dit bonjour.
Il lève la tête, un drôle d’animal avec sa queue longue et épaisse, saute de branche en branche, on dirait qu’il joue à cache-cache ; il me fait même un clin d’oeil, sûr il m’invite à jouer avec lui, c’est rigolo !
Timothée ouvre les yeux de plus en plus grand, émerveillé par tant de couleurs. La modeste violette qui pare les abords des fossés, le timide muguet qui agite à la brise ses blanches clochettes et les muscaris qui pointent avec aplomb, leur tête vipérine à travers les brindilles complètement désarticulées. Je suis au Paradou pense le garçon.
Réalisant l’heure qui tourne, déboussolé, mémoire épuisée : Je dois rentrer se dit Timothée et raconter à papa, maman, à Rodolphe et aux sœurs, ce que j’ai vu….
A SUIVRE ...
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