Renée aux multiples talents, à délaissé un temps ses pinceaux pour prendre la plume.
Elle vous propose un conte dont voici la première partie
LE CHÊNE
1ère partie
Depuis le 31 mars 2020 toutes les forêts du monde se sont endormies.
La brise ne fait plus frémir les feuilles des arbres ;
Le coucou ne perçoit plus l’écho de sa voix ;
Les grenouilles sommeillent au fond de l’étang de Saint-Cucufa ;
Plus de randonneurs sur les G.R.
Ce profond, profond sommeil perdure.
Les quelques êtres vivants aux abords de ces terres brûlées, asphyxiées, n'expliquent pas ce qui a bien pu se passer il y a fort longtemps. Pompéi leur revient en mémoire, bien que beaucoup d'habitants de toutes les villes et villages de France ne se posent pas forcément la question.
Nous sommes en l'an 2331.
Dans la nuit du 31 mars et ce jusqu'au matin, des murmures, des craquements, des volettements, des bruits étranges se font entendre au village de la Feuilleraie.
Le jour se lève à peine, Timothée l'aîné des cinq enfants de la famille, a entendu cette agitation.
Il saute de son lit-cage, ouvre en grand la fenêtre de sa chambre ; il n’en croit pas ses yeux…
Au seuil de ce 1er avril 2331, Thimothée aperçoit le gros chêne, celui qui traînait lamentablement son tronc à moitié pourri ; et bien, cet arbre là, se présente à lui de toute sa robustesse royale, écartant ses énormes branches tentaculaires, éclatantes de bien-être.
Un peu plus en arrière, entourant une petite clairière, des bouleaux tout blanc, droits dans leurs bottes, laissent, à travers leurs frêles ossatures, filtrer une lumière encore blafarde.
Je n'y crois pas, se dit Timothée. Là, tout à côté de cette affreuse haie où jonchaient en permanence des détritus de toutes sortes, émergent des églantines à peine plus petites que leur majestueuse aînée la rose.
Timothée réfléchit à cette transformation subite. Très vite, il se dit qu'il faut qu'il aille voir de près avant que toute la maisonnée ne s'éveille. Il descend l’escalier à pas de loup, hou !
Heureusement son petit frère Rodolphe avec qui il partage sa chambre, dort profondément. Il tourne avec mille précautions la clé dans la serrure, zut ça grince ! Dehors, pas un chat.
"A moi l'aventure". Il se frotte une fois de plus les yeux, non, il n’est pas somnambule, il vit bien le moment présent. A pas hésitants, il entre prudemment dans cette forêt depuis longtemps délaissée, son cœur bat ….L’appel de la forêt l’emporte.
A SUIVRE ...
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